A comme Arrivée, Acceuil chaleureux et Attention verglas (Guillaume)
Salut les loulous !
WELL…
C’est de ma nouvelle cellul…euh chambre écossaise que j’ai l’immense plaisir d’écrire ce 1er billet. Et ça fait plaisir. Après un super mois en France à revoir la famille, les potes et l’amoureuse, c’est déjà l’heure de repartir faire le zouave à l’étranger (dans une perspective toute professionnelle, cela va de soi…). Mais cette fois, on remplace le climat « plutôt ensoleillé à 25°C » par le « plutôt ultra pluvieux à 3°C », le budget « plutôt roi du pétrole » par le « plutôt ric rac », la langue « Español sin acento » par l’ « English with a bloody fucking strrrrong accent », et la douce compagnie de « Sir Jez Liorit » par celle de « Nobody… ! » (bouhouhouuu). Donc rien à voir finalement, mais c’était exactement ce que je voulais. Et puis l’Ecosse à 1ere vue ça a quand même l’être d’être de la boulette (froide, certes). Jetons donc un œil aux évènements de cette dernière semaine.
Le voyage…
…un peu long pour la distance, s’est bien passé. Un changement ultra sécurisé à Londres où ils deviennent aussi psychopathes que des américains : des scanners dans tous les sens, une fouille au corps, 2 vidages de sac à dos, un passage de mes chaussures dans un scanner spécial (au cas où j’aurais planqué un gaz neurotoxique dans mes lacets, j’imagine), etc. A mon avis j’ai échappé de justesse à la fouille anale (elle est un peu salée, celle-là).
Dans l’avion pour Glasgow, les hôtesses passent avec leur chariot pour leur traditionnel « voulez-vous boire quelque chose ? »…« oui, un coca, svp »…elle me le tend « 1£, please »… « What ! Could you repeat, please ! Tu te fous de ma gueule ?! You’re taking to me ?! You FUCK my wife !!? Yeah yeah yeah…. ». Enfin bref, je suis poliment revenu sur ma décision. Ici, avec le ticket d’entrée dans l’avion, t’as pas la conso offerte !
Peu avant l’atterrissage, le pilote fait sa petite annonce (ah, c’est ça l’accent écossais, bah je suis pas rendu…) : « J’espère que vous avez passé un agréable voyage…Les quelques secousses que vous avez senties étaient dues à une tempête de neige…La température extérieure à Glasgow est de 3°C… » Oh putaiiiing… ! En plus, c’est pas comme si j’allais vivre 300 bornes au nord de là !
A l’aéroport, c’est ma copine de prépa Lisa (la blonde que certains ont vu à Nantes), en Ecosse en tant qu’assistante, qui vient gentiment me chercher, pour dormir chez elle dans son super appart bien grand et bien clean qu’elle partage avec une espagnole et son copain. Soirée sympa.
Lendemain mercredi, bus direction…Aberdeen. Départ 10h30, durée du voyage 3h15. Au programme : 2 petits vieux qui me repèrent et viennent me parler de leurs petits-enfants français, une ou 2 frayeurs en voyant le bus s’engager à l’envers sur les ronds-points, des plaines verdoyantes et vallonnées où se côtoient champs de blé, pâturages pour moutons, et petites forêts entre lesquelles viennent vagabonder quelques rivières cristallines. Le tout est encadré de montagnes enneigées (enfin de grosses collines quand on rentre de la cordillère). C’est très beau. Parfois, une tour ou un château s’élève en haut d’une colline boisée. Sur ce fond neigeux on se croirait dans le Seigneur des Anneaux. Avec plus de moutons.
D’ailleurs ici pas de chiens de bergers pour les guider comme dans les films de stage de 1ere année. Non, en Ecosse on préfère…un bon 4x4. On roule devant et le troupeau suit. Ca suit vraiment n’importe quoi ces bêtes là…
Soudain, un rayon de soleil !!! Pensant que c’était peut-être le seul que je verrai de tout mon séjour, je fonce vers mon appareil photo, mais le temps de le sortir le dit rayon avait disparu. Tan pis, on va reprendre les moutons…
Passage par la ville de Stirling, où s’illustra jadis William Wallace contre les Anglais. Séquence émotion en repensant au courage de ce héros qui m’impressionnait toujours un peu plus à chacun des 28 visionnages de Braveheart qui ont ponctué mon adolescence.
Puis on finit par arriver à Aberdeen, destination finale. Connaissant juste le nom de ma résidence et la rue, je demande mon chemin à 1ou 2 passants, pars vers le centre ville, chope un bus qui va dans le quartier en question, et finis par trouver la résidence privée, très sympa vu de l’extérieur. Fred, le caretaker (concierge), hyper sympatoche, m’amène jusqu’à ma demeure…
La coloc…
…ressemble en fait plus à un couloir de cité U qu’à une coloc de Dubos. C'est-à-dire qu’on a un couloir fermé commun, avec 3 chambres de chaque côté et une cuisine/salon au bout. Chaque bâtiment contient 4 colocs comme celle là (2 en haut, 2 en bas). La chambre fait vraiment fliper de part sa petitesse quand on arrive. Dans les 8- 10 m²
Dans ce lieu se côtoient des gens d’origines plutôt…diverses : 3 Nigérians, 1 Chinois, et 1 autre Français. Je remplace pour ma part un Espagnol.
- Les Nigérians : anglophones, d’un gabarit quasi surnaturel (environ du 2m de haut sur 1m de large sur 60cm d’épaisseur, soit en gros du 1,2 m3 120 kg
Le 1er, Shago, est physiquement le plus monstrueux. Environ 25 ans, il arrête pas de se marrer et semble le plus cool. Je pense qu’il vaut mieux être pote avec lui et rigoler tranquillement plutôt que de lui demander s’il a d’autres idées aussi débiles que celle de congeler toutes ses casseroles…Futur juriste.
Le 2nd, Ouvier, physiquement bien impressionnant mais grotesque face à Shago, est un peu plus spé, comme on dit dans le jargon. Dans les 28 ans a priori, regard et pensées indéchiffrables, impossible de savoir s’il t’aime bien, 1 femme et 2 gosses au pays. 2e Master, dans la finance. Traîne toujours en tee-shirt par-dessus une robe de chambre…(no comment).
Le 3e, Georges, est encore inconnu au bataillon. Il devait rentrer de Glasgow le jour de mon arrivée, mais en fait non. Je sais juste qu’il est un peu moins carcasse que ses deux confrères, et qu’il est connu dans la coloc pour être un cuisinier pitoyable (ce qui n’augure rien de bon…). Il a d’ailleurs failli mettre le feu plusieurs fois à la résidence si j’ai bien compris, et certaines denrées alimentaires personnelles sont susceptibles de disparaître quand il traîne dans le coin. Egalement dans la finance.
- Le Chinois : chinophone, d’un gabarit chinois (soit en gros du 0,4 m3
- Le Frenchy, Julien, 22 ans, en Erasmus de licence d’Anglais. Grenoblois, bien cool, c’est avec lui que je traîne. Il m’a montré un peu la ville, le PoundLand (« tout à 1 pound » = 1,5€), le bar du campus d’à côté…Très sympas.
Voila, un mélange bien hétéroclite, mais finalement pas si « mélangé » que ce que j’aurais pu penser, puisque que chaque nationalité a un rythme différent et reste un peu dans son coin. Je vais donc essayer de remédier à ça, de créer un véritable esprit de coloc, fort des diversités de chacun, où tous pourront se sublimer, et le monde sera beau, tout simplement. On pourrait faire des crêpes tous ensemble, et fabriquer des cartes de vœux pour aller les vendre, s’apprendre des chansons de nos pays et rigoler en faisant des gâteaux au chocolat… (soupir). J’ai hâte !!!
Le Taf…
…à l’air très intéressant en 1ere approche. Pour faire un petit rappel, je vais bosser sur deux sujets différents. Le 1er, à l’université d’Aberdeen (environ à 2 min de ma résidence), est une étude de l’impact environnemental des différents types de transports utilisés dans le tourisme (empreinte écologique). On va enfin savoir à quel point les gens qui prennent l’avion sur des vols intérieurs où roulent en 4x4 en ville sont des gros conn…C’est de la pure recherche en bureau. Je suis dans une pièce avec 5 autres étudiants ou thésards écossais qui bossent également sous la tutelle de mon maître de stage, Colin, un des mecs les plus cool que j’ai jamais rencontré. La plupart sont en parallèle dans une autre université d’Aberdeen donc ne sont pas souvent là, mais ceux que j’ai vu ont l’air très sympas.
Le 2e sujet, à Stirling, avec un organisme de protection de l’environnement, est plus un travail d’ingénieur, avec du terrain, et touche à la gestion de l’eau par les agriculteurs dans un contexte où cette ressource se raréfie ici de façon problématique (malgré toute la flotte qui tombe…). Mon contact dans cette organisation devrait monter à Aberdeen dans 2 semaines pour discuter plus précisément de mon travail avec eux. En tout cas j’espère de tout mon cœur que si je dois aller voir des agriculteurs écossais, je serais au point sur l’accent, parce que comprendre les gens de la fac, à côté, c’est de la rigolade.
Par ailleurs, je vais également donner des cours d’informatiques à des étudiants de la fac qui ont pas plus de 2 ans de moins que moi…Ca sera essentiellement de l’aide sur Excel, 2 ou 3 heures par semaines, mais ça me fera un peu d’argent de poche. Et puis c’est surtout une formidable occasion de faire rejaillir mes tendances sadiques et de me venger de certains profs qui m’ont fait du mal quand j’étais petit…bouhouuu. « Mais vous êtes vraiment des sous-merdes…Yen a-t-il au moins un qui puisse me dire comment on introduit un calcul automatique dans un tableau, hein ?! ». Enfin je dis ça mais jvais pas trop faire le malin à mon avis, surtout quand je comprendrai pas leurs question à cause de leur accent, qu’ils se fouteront tous de ma gueule, et qu’ils glisseront des insultes grossières dans leurs questions sans que je comprenne…J’ai Peuuuuur !
Par ailleurs, j’ai réussit, par un procédé dit « de fouinasse », à obtenir une carte d’étudiant de la fac, malgré que je n’y suive aucun cours. Cela devrait me faire économiser un peu de sous et accéder aux clubs et activités sportives proposées.
Les Ecossais…
…sont les gens les plus gentils, honnêtes, serviables et accueillants que j’ai jamais vu. Ils sont réellement impressionnants. Dans la rue, tu peux demander ton chemin à vraiment tout le monde, c’est tous tes potes, et la plupart vont même vouloir t’accompagner jusqu’à ta destination pour être sûr que tu te perdes pas. Peut-être que le froid extérieur du pays a rendu les gens plus chaleureux, mais en tout cas les Français ont un sacré exemple à suivre.
…mangent m’importe comment, comme tout anglophone qui se respecte. J’ai la chance d’avoir un Lidl à 500m de chez moi, et à l’intérieur c’est impressionnant : 1/3 de la surface est réservée aux Chips/Gâteaux/Bonbons, 1/3 pour les Sauces en tout genre (ketchup, mayo, tartare, sauce à la menthe, sauce à l’ail, sauce pour les saucisses, toutes plus grasses les unes que les autres). Le dernier 1/3 est pour les surgelés. Au milieu de tout ça, un « rayon » légumes large comme 2 portes (sans déconner), où les seuls fruits sont des packs de 6 Granny Smith sous cellophane, et du raisin blanc flétri et à moitié pourri. J’ai déjà mangé plus de pommes en 1 semaines qu’en 1 an d’habitude (Charline, ce pays est pour toi). Il y a aussi des tomates, au prix du caviar, un chou fleur, et des oignons. Ca craint.
Le seul bon côté, c’est la bouffe Indienne pas cher. Et moi (voix de Gad), j’âdoooore la couisine Andienne !!!
…s’habillent n’importe comment, surtout les filles. Je crois que je vais mettre un moment à m’y faire. D’abord il faut savoir, de manière tout à fait objective (issue d’un raisonnement scientifique et de l’avis unanime de tous les non-écossais avec qui j’ai discuté), que les écossais sont vraiment moches. A côté, le (ou la) 1er français(e) venu(e) est un canon de beauté. Bref, on ne leur reprocherait pas si les filles étaient pas TOUTES en mini voir micro jupe dans la rue. Surtout le soir, quand les gens sortent en soirée, ça vaut le détour : les filles, de 13 à 30 ans, sont vraiment toutes habillées pareil, en mini jupe et débardeur (voire haut de maillot de bain), plus la petite fausse fourrure quand on passe en dessous de zéro, faut pas déconner, la résille, les talons hauts (avec lesquels seulement 1 sur 50 arrive à marcher), ultra maquillées, parfois exactement assorties en binôme. J’en entends d’ici « mais elles s’habillent comme des putes, à l’entendre… ». C’est ça. Toutes. Cela pourrait avoir un côté drôlement plaisant si elles n’étaient pas toutes foutues comme des thons, avec le gros ventre à bière qui dépasse du débardeur. Franchement j’ai l’air dur comme ça, mais elles sont vraiment flipantes. Franchement, avec nos déguisements de pute, on serait les deux plus bonnes, Baron ! Je vais essayer d’en prendre certaines en photo, vous verrez ça vaut vraiment le détour. Vous pourrez voter pour les plus odieuses, on va rigoler.
Pour les mecs, c’est soit des gros musclés rasés avec un maillot de foot ou rugby, soit des minets coiffés pop anglaise avec au moins un œil caché par les cheveux. En fait, moins tu vois, plus t’es fashion, on dirait.
…sont des alcooliques. Les filles autant que les mecs. Après minuit, impossible de croiser quelqu’un de sobre. Les filles gisent endormies en mini jupe dans les flaques d’eau, un talon cassé. Ca fait un peu peur. Hier soir, Julien m’a emmené au bar du campus à 10 min de chez nous. Un mec à côté de nous arrive au bar, regarde sa montre, jure, commande quand même une pinte, la boit cul sec en un peu moins de 20 sec, prend son sac et part en courant pour être à l’heure…On était scotchés.
Bref, de sacrés gays lurons, à première vue.
Enfin, au final, un pays quand même vraiment très accueillant, on l’on se sent vite bien, et c’est le principal. Dans l’ensemble, ça devrait bien se passer pour moi ici.
A bientôt pour la suite.
Gui
